Zaineb El Kadiri est une styliste investie. La créatrice franco-marocaine est une boulimique de projets orientés vers la mise en valeur du raffinement de l’Afrique. Parcours.
“Je suis une femme africaine d’origine marocaine”, se décrit d’emblée la styliste Zaineb El Kadiri. Pour elle, il était impensable de ne pas être présente lors cet immense événement puisqu’il est en totale symbiose avec son état d’esprit.
Zaineb El Kadiri se bat, elle aussi, pour faire rayonner les talents africains. “Le FIMA est synonyme de partage et d’unicité, insiste-t-elle. Quand je pense à Alphadi, je me dis qu’il est encore possible de croire en ses rêves.” C’est ce qu’elle a fait et continue à faire. La styliste a grandi dans une famille nombreuse. À ses côtés, 2 frères et 6 sœurs. “Toutes passionnées de mode”, glisse la trentenaire qui a appris la couture par sa mère. “Lorsque maman voyageait, elle rapportait des tissus, notamment de la soie, qu’elle distribuait à chacune d’entre nous, se remémore-t-elle. Mes sœurs et moi, nous avions alors instauré une sorte de concours : celui de la meilleure création. Ce sont mes parents qui devaient nous départager. Je me souviens encore avoir dessiné des croquis de tenues et être partie chez le couturier du quartier avec mon tissu sous le bras.
”Artiste née, Zaineb El Kadiri choisit tout naturellement des études de commerce international spécialisées dans le prêt-à-porter Haute Couture.
En 2004 alors qu’elle est âgée de 21 ans, elle décide de se plonger dans l’univers de la robe de mariée tout en continuant à travailler avec des artisans du quartier.
En 2010, elle lance sa propre marque, LUXURY BY K., avant de s’envoler pour le Maroc en 2012. Son mari Ayoub doit y monter un business et Zaineb a envie que ses quatre enfants connaissent leurs racines. Au royaume, la créatrice commence très rapidement à se faire un nom. Son style qui mêle tradition et modernité, ainsi que ses boubous plaisent, sans parler de son dynamisme et de sa fraîcheur.
Mais Zaineb El Kadiri qui n’a pas oublié d’où elle venait, sent aussi le besoin de s’investir dans la jeunesse africaine. “C’est ensemble que nous montrerons la beauté de notre art”, appuie-t-elle.
En quelques années, elle monte ainsi une série d’événements : Les Ambassadeurs du Caftan en 2014, le Fashion Luxury en 2016 où sont invitées les créatrices Adama Ndiaye (Sénégal) et Céline Koby (Côte d’Ivoire) ainsi qu’Afrifata ou African Fashion Talents en 2018 qui a notamment réuni l’ancienne Miss France Flora Coquerel et le grand Alphadi.
Ce dernier a même assumé la présidence du jury lors de cet événement soutenu aussi par Nawel Debbouze, la petite sœur du célèbre humoriste Jamel Debbouze. Et ce n’est pas fini car Zaineb El Kadiri a deux autres projets en tête : monter une plateforme d’échanges et de ventes dédiée aux jeunes créateurs qui ont défilé dans ses shows ainsi qu’un établissement combinant formation, management et coworking. “J’espère que je serai la première à les construire à titre gracieux”, se rêve à dire la styliste, avant de révéler que son père la décrivait comme la Maraa ow nass de la famille.